85 chats ont été récupérés. Mais leur nombre aurait dû être plus important.
(D.R.)
Sur l'ancien camp de Roms, près d'une centaine de félins chétifs, malades et affamés, ont été capturés.
Une matinée de début août, les pouvoirs publics ont décidé l’évacuation
du camp de Roms de Bayssan. À proximité du domaine culturel de
sortieOuest et de l’autoroute A9, les conditions de vie sur cette
installation sauvage étaient devenues intenables. Une trentaine de
familles ont été priées de quitter les lieux, laissant sur place des
montagnes de détritus. Devenues un triste refuge pour des dizaines de
chats et chatons affamés.Des cadavres de chatons
"C’est une personne qui avait l’habitude de nourrir des chiens à proximité qui a découvert les chats sur le camp. Elle nous a prévenus immédiatement. À notre arrivée, des dizaines de chats sont apparus, sortant de nulle part. Ils étaient tous dans un état lamentable. C’était l’horreur. Nous avons retrouvé des cadavres de chatons à même le sol et d’autres animaux comme deux paons, des chiens ou des poules", témoigne Nathalie Chartrin, présidente de l’association Les Chats libres de Béziers.
Depuis cette première visite, accompagnée d’autres bénévoles, elle se rend régulièrement sur le site. Comme ce 21 août dernier : "Nous avons rencontré un Rom qui était resté sur place et qui nourrissait les chats après être allé faire les poubelles d’un supermarché."
85 chats récupérés
Et puis le 25, une campagne de piégeage a débuté. L’association refusait de laisser ces dizaines de félins mourir sur ce lieu. De nuit, les bénévoles tentent de sauver le maximum d’animaux.
Mercredi soir, ils étaient en action. "Nous avons récupéré à ce jour 85 chats. Nous effectuons une campagne de stérilisation et de tatouages sur les adultes. Pour les chatons, nous avons souvent trouvé des familles d’accueil. L’élan de générosité qui est né nous a profondément marqués."
Un appel au don
Assez rapidement, Les Chats libres de Béziers ont lancé un appel au don. Médicaments, nourritures, accueil, la note peut vite grimper. "Nous avons un devis pour la campagne de stérilisation. Pour 100 chats, il s’élève à 7 500 €", chiffre Nathalie Chartrin.
L’objectif est évidemment de sauver l’ensemble des félins du site et de refermer cette triste parenthèse qui ne cesse de soulever questions et rumeurs.
Ainsi, dimanche, certains auraient vu des chasseurs tirer sur les chats. Ce que semblent démentir les observations sur place. Reste à savoir pourquoi ces chats se trouvent ici. "Le mystère reste entier : les chats servaient-ils contre les rats, de nourriture, étaient-ils utilisés pour la fourrure ?", s’interroge l’association. Car, selon les lois de prolifération, en quatre ans d’existence, beaucoup plus de chats devraient être présents sur ce camp.